Reboisement des espaces scolairesde quatre écoles sénégalaises basées à KaolackSénégal

 

Intro

Les différents projets menés dans le cadre de F@dedd visent essentiellement à développer des apprentissages à l’école élémentaire ou au collège.
Mais qu’est-ce qu’on apprend et comment apprend-on par le projet ?
C’est ce que nous allons montrer ici par le biais de quatre écoles sénégalaises basées à Kaolack.

Cet e-book a été rédigé dans le cadre du workshop F@dedd qui s’est déroulé entre le 25 et le 29 mars 2019. Y ont participé : des représentants des écoles d’Amadou Tanor Dieng 1 et 2, de l’école de Sing Sing et du collège Ngane Alassane de Kaolack au Sénégal, ainsi qu’un représentant de l’Inspection de Kaolack Commune, une représentante de l’APROFES et un représentant de la Haute École Libre Mosane de Liège en Belgique.


Sing Sing au Sénégal

 


1. Démarrer le projet.
    Quelle est la situation
    au départ du projet ?

Cet e-book, qui porte sur le reboisement, concerne quatre écoles de la région de Kaolack au Sénégal : les écoles élémentaires Amadou Tanor Dieng 1 et 2, l’école élémentaire du quartier de Sing Sing, le Centre d’Enseignement Moyen de Ngane Alassane.

Le diagnostic de la situation du groupe scolaire Amadou Tanor Dieng a fait ressortir les problèmes suivants :

Les autres écoles partagent de façon générale ces contraintes, toutefois certaines particularités sont à noter :

Avec l’arrivée de F@dedd coordonnée par le CRFPE (Centre régional de Formation des Personnels de l’Éducation de Kaolack), les équipes pédagogiques ont été obligées de classer et prioriser les besoins. Conformément à l’orientation de F@dedd qui vise l’éducation au développement durable, les projets des écoles se sont axés sur le reboisement.
Pour mettre en oeuvre des plans d’action, les enseignants ont mobilisé plusieurs ressources.

Des ressources humaines

Des ressources financières

Outre le petit apport financier de F@dedd, et quelques fois la cotisation des enseignants, les écoles ont parfois obtenu de l’aide du réseau Ecocitoyens, des Comités de Gestion des Écoles, de l’ONG CARITAS, de clubs « environnement ».
Des matériaux pour construire des gabions, plantes, râteaux, brouettes, pelles ont été achetés
De jeunes plants ont été fournis dans des sachets plastiques.
Des matériaux pour le compostage ont également été achetés ou récoltés : sable, bouses de vache, coques d’arachide, résidu de charbon...

Des ressources pédagogiques

Les contenus du Curriculum de l’Éducation de Base (CEB ou guide pédagogique), programme officiel de l’enseignement sénégalais, proposent et fournissent des références pour mener l’éducation au développement durable.

Mais aussi des obstacles

Les contraintes sont nombreuses et diverses selon les établissements. On peut noter entre autres :

2. Apprendre par le projet

C’est La mise en oeuvre d’un projet de reboisement des abords des écoles permet pour les élèves, de nombreux apprentissages.

Des apprentissages techniques

Des apprentissages affectifs : une dimension émotionnelle dans les apprentissages

S’approprier le projet et s’y impliquer émotionnellement est extrêmement important pour les enfants. Ainsi, les arbres font l’objet d’un parrainage. Ils reçoivent chacun le nom d’une personne que les enfants respectent et apprécient ; le nom de l’époux ou l’épouse du maître ou le nom de l’inspecteur, d’un partenaire, d’un élève, d’une autorité locale, de l’imam, etc. Comme ce respect est un élément important de la culture sénégalaise, il se reporte aussi sur les arbres !

Des apprentissages sociaux ou communautaires

Comment parer à l’absence de clôture des espaces scolaires ? Par l’information et la sensibilisation communautaire !
La sensibilisation faite par les apprenants à l’endroit des habitants du quartier réduit les risques de dégradation des plantes. Des contacts, des réunions d’informations ont été menées à l’école et dans le quartier à destination des parents et des habitants, voire en direction des éleveurs de bétails quelquefois laissé en errance. Petit à petit, on constate la participation des habitants au soin des arbres. Les populations se sont fortement impliquées dans le projet. Ainsi pendant les 3 mois de l’hivernage qui correspondent aux vacances scolaires, les parents se sont mobilisés tous les jours pour surveiller et arroser les arbres. Et maintenant, des parents d’élèves, des habitants du quartier décident eux aussi de planter des arbres et font appel aux enfants qui ont appris les techniques à l’école.

Des apprentissages pédagogiques

Toutes ces ressources techniques, affectives et sociales feront l’objet d’apprentissages pédagogiques sans compter les ressources pédagogiques tirées de la plateforme F@dedd.
Articulation théorique et pratique dans les démarches de résolution de problèmes.
Valorisation des connaissances liées à la gestion de l’environnement.

3. Pérenniser les acquis

Pérenniser est l’élément le plus essentiel

La transférabilité du projet et le réinvestissement passent par le partage des valeurs.
Entretien : l’entretien des arbres réclament de veiller sur eux (par les encadreurs enseignants et les enfants). Des enseignants et des parents du quartier veillent à l’entretien des jeunes pousses d’arbres durant les vacances. A Sing Sing, le comité de gestion de l’école CGE et son jeune président y veille.
Transfert des techniques et des bonnes pratiques. Ces démarches, acquises par les premiers élèves, devront être transférées d’année en année.
Les enseignants souhaitent proposer aux autorités locales de prendre en charge ces projets au niveau de toute la commune.
Enfin, il apparaît nécessaire aux enseignants de développer des liens de convergence avec le curriculum de la formation (exemple : cours sur la germination des plantes).

Quelques nouvelles de notre école partenaire El Hadji Amadou Cissé

4. Développer des partenariats

On l’aura lu, la dimension communautaire et le développement de partenariats constituent des éléments importants de la réussite de ce projet de reboisement et représentent un apprentissage essentiel pour les élèves des écoles partenaires.

Dans les différentes écoles, les enseignants accompagnés de leurs élèves ont créé des échanges, obtenus des conseils, une aide et/ou collaborer avec :

L’association Caritas qui a financé les gabions et qui plus tard, financera la rénovation des toilettes au sein du groupement scolaire A Tanor Dieng. Le réseau Eco-citoyen qui partagera ses connaissances en matière de plantations et fournira les espèces d’arbres adaptées aux caractéristiques des sols.
L’ONG Aprofes (Association pour le Promotion de la Femme Sénégalaise. Organisation Non Gouvernementale basée à Kaolack et qui, entre autre, organise des formations pour les femmes au maraîchage biologique dans les zones rurales)pour aider dans le travail de formation au micro-jardinage dans les classes.
L’ONG ASDES (Association Sénégalaise pour le Développement d’un Environnement Sain. ONG qui collabore avec les associations de quartier en vue de leur assainissement et une meilleure gestion des déchets.) qui apporte son expertise en matière d’assainissement et de gestion des déchets.

5. Mettre en oeuvre et mutualiser de bonnes pratiques

De nombreuses techniques ont été acquises par les enfants, on citera :

Quelques photos

 

 

 

Notes :

 

Les étapes à suivre pour planter des arbres en zone salée

 
(Retour au point "5. Mettre en oeuvre et mutualiser de bonnes pratiques")

Comment recycler des sachets en plastiques légers ?

 

(Retour au point "5. Mettre en oeuvre et mutualiser de bonnes pratiques")

Former des brigades d’hygiène et d’environnement.

Dans le cadre de l’exécution du projet des brigades d’hygiène et d’environnement sont mis sur pied.
Chaque instituteur ou institutrice choisit à tour de rôle cinq élèves qui se chargent du nettoyage de la classe et sa devanture et 5 autres élèves pour l’arrosage de l’arbre qui est devant sa classe.
La brigade d’hygiène et d’environnement est logée dans le ministère de l’environnement et de la propreté du gouvernement scolaire installé en début d’année. Pendant la récréation le ministre de l’environnement et de la propreté surveille ses camarades aidé en cela par la brigade en service ce jour. Si une attitude qui nuit à l’hygiène et à l’environnement est signalée, le point focal sensibilise sur ce fait le premier lundi qui suit lors de la levée des couleurs à laquelle élèves et enseignants sont tenus d’assister.

 

(Retour au point "5. Mettre en oeuvre et mutualiser de bonnes pratiques")