Maraîchage et alimentation scolaireBelgique - Bénin - Sénégal

Intro

Les différents projets menés dans le cadre de F@dedd visent essentiellement
à développer des apprentissages à l’école élémentaire ou au collège.

Mais qu’est-ce qu’on apprend et comment apprend-on par le projet ?

C’est ce que nous allons montrer ici par le biais de projets de maraîchage
menés dans des écoles au Sénégal, au Bénin et en Belgique.

Démarrer le projet.
Quelle est la situation au départ du projet ?

G. Bttin - Helmo 2019

Les projets de maraîchage qui sont présentés ici se sont tous déroulés dans des écoles plutôt rurales. Disposer d’un bout de terrain y est plus facile .

Cependant créer un potager en ville n’est pas impossible. C’est le cas à l’école Sainte Claire au plein centre- ville de Verviers (Belgique) ou de celui de l’école de Sing sing ou de El hadj amadou Cissé à Kaolack-Commune. On s’inscrit dans le vaste mouvement de l’agriculture urbaine  http://www.fao.org/urban-agriculture/fr/

A Kaolack, au Sénégal, l’école de Ngane Alassane est située dans une zone où des habitants pratiquent traditionnellement la culture maraîchère. Cependant, cette zone est soumise à l’extension de la ville proche et subit, en raison des modifications du climat, un processus de salinisation des terres.

A Dahé au Bénin, dans une école d’un village qui est fort éloignée de la ville, les habitants y disposent de très peu de ressources.

A Deigné dans un petit village en Belgique, la plupart des habitants travaillent en ville et leurs enfants ont souvent perdu le contact avec la terre et la production d’aliments.

Au Bénin, le gouvernement encourage les écoles à créer des cantines scolaires. Mais les enseignants regrettent que l’alimentation qui y est proposée aux enfants soit peu diversifiée. Mettre en place un projet de culture de légumes avec les élèves, devrait permettre de varier et de diversifier la nourriture qu’ils reçoivent à la cantine.

Au Sénégal, des cantines scolaires existent dans certaines écoles, souvent organisées par et au profit des mamans du voisinage et de leurs progénitures scolarisées. Les enseignants souhaitent développer un petit potager car cette activité pourrait être une source de revenus pour l’école qui dispose de très peu d’argent. La production locale de légumes est perçue, en plus, comme un moyen de valoriser la production locale d’aliments sains et l’occasion de partager des savoir-faire entre les élèves.

En Belgique, le potager s’intègre dans un projet de sensibilisation à la nature. Les enseignants cherchent des solutions locales au dérèglement climatique. Produire sa nourriture, manger des produits locaux, manger plus des légumes et moins de viande sont des choix à valoriser.

Pour démarrer un projet de maraîchage, on observe, tant en Afrique qu’en Europe, une mobilisation de la communauté autour de l’école. Les parents viennent effectuer les travaux préalables les plus lourds. Des voisins proposent leurs conseils ou assurent l’entretien et la surveillance des plantations en dehors des périodes scolaires.

Bénin - Présentation des outils pour le potager
Bénin
Transport de l'eau

Apprendre par le projet

Partout, les enfants ont perdu le contact avec la production de la nourriture et méconnaissent la complexité de leur environnement proche. Les projets de maraîchage et de cantine scolaire développent une dimension émotionnelle forte. Les enfants retrouvent une relation « affectueuse » avec la nature et sont fiers d’être capables de produire de la nourriture et d’en apprécier la variété et les saveurs culinaires.
Par le travail en équipe, la coopération et la convivialité, ils arrivent à se dépasser, à faire preuve de créativité, à échanger. C’est un apprentissage concret de l’éco-citoyenneté.
Ils apprennent ainsi des techniques très variées. A travers les tâches manuelles, ils appréhendent des techniques culturales comme la gestion de l’eau souvent difficile d’accès et rare au Bénin et au Sénégal, l’utilisation adéquate des outils et de leur entretien. Ils développent un rapport plus précis et plus concret avec le temps (calendrier des saisons, durées…) en respectant un calendrier de germination ou la fertilisation (de préférence naturelle et biologique) des sols.
Et surtout, des apprentissages scolaires trop souvent dénués de sens retrouvent un terrain d’application évident.

Quelques photos de ce beau projet

Pérenniser les acquis

Un projet de potager scolaire n’est pas un projet qui se mène sur une seule année. Les élèves s’y appliquent durant toute leur scolarité, les plus âgés transmettent le plaisir du jardin au plus jeunes élèves. Une transmission des savoirs de pairs à pairs peut ainsi se faire. L’enseignant doit simplement encourager et faciliter ces échanges.
On l’a lu plus haut, l’implication des parents et des habitants au voisinage de l’école sont sollicités et participent au suivi du potager durant les périodes creuses de l’année scolaire et facilitent la pérennisation de l’activité. Les parents, les mères souvent, complètent l’action via les cantines scolaires et apportent ainsi leur soutien à la poursuite de l’activité d’une année à l’autre. (Voir aussi le film « Nos enfants nous accuseront » de Jean Paul Jaud - Allocine)

Développer des partenariats

S’il est un projet scolaire où les partenariats sont indispensables, c’est bien celui-ci . Les contacts sont initiés par les équipes éducatives mais les élèves prennent aussi conscience de l’ouverture nécessaire de l’école à son environnement associatif et apprennent à nouer des contacts.

Mettre en œuvre et mutualiser de bonnes pratiques

Voici, enfin, une liste non-exhaustive de bonnes pratiques que les enfants ont pu expérimenter et mettre en œuvre dans chaque école.

Théâtre d'élèves
Transport de l'eau et potager