Le jardin potager de l’école publique de Kplakpe-DaheBénin

 

Intro

L’école se situe dans un petit village, à 3,5 km de la résidence d’Armel Sossou, l’instituteur de CE2. C’est un village très simple mais sain. Il y a un puits. Il y a une cantine scolaire mais uniquement avec du riz et des haricots.

Armel a initié le jardin potager pour offrir à ses élèves un complément alimentaire.

Kplakpe-Dahe, au Bénin

Un terrain a été défriché avec l’aide des parents en vue d’y aménager le potager. L’apport de légumes permettra aux enfants d’avoir un repas équilibré. C’est une dame du village qui fait le repas bénévolement.

Le projet f@dedd a permis d’acheter du matériel d’arrosage et de jardinage.

Objectifs

Objectifs du projet

Objectifs pédagogiques

Savoir parler

Savoir calculer

Éveil

Journal de bord

Une formation proposée par Eco-Bénin

C’est une formation organisée par Eco-Bénin fin 2017, où Armel Sossou était invité, qui a déclenché le projet. La formation était organisée par Gautier Amoussou et Sylvie Noumonvi, elle portait sur l’éducation au développement durable.

Formation au développement durable par Eco-Bénin

Lancement du projet

De retour au village, Armel a présenté le matériel offert par Eco-Bénin à ses élèves : des affiches présentant le processus de la déforestation, l’importance des plantes, la sécheresse…. Dans plusieurs activités, il a utilisé le fascicule de l’enseignement béninois consacré à l’écologie et a insisté sur l’hygiène (utilisation des toilettes, importance de se laver les mains...).

Aux élèves du CE2, il a proposé la création d’un potager scolaire. En collaboration avec les parents, l’école a trouvé un peu de matériel de jardinage. Les enfants ont participé au défrichage d’un terrain, le parents se sont consacrés au dessouchage. Ensuite, les enfants ont retourné le terrain et le premiers semis ont été faits, notamment avec des graines de tomates.

Pour limiter l’apport d’eau, les graines de tomates ont d’abord été placées dans des petits sacs en plastique récupérés. La plante plus tard a été placée en pleine terre.

Présentation des outils pour le potager
Préparation du terrain pour le jardin potager

Semis et premières récoltes

Ensuite, régulièrement, une heure à tour de rôle, les différentes classes vont procéder à de nombreux semis : crin crin, manioc, carotte, amarante, piment, courge, patate douce, tomate, gombo… Dans ce climat tropical, tout pousse vite. 

Dans ce climat tropical, tout pousse vite.

Quelques semaines après les premiers semis, des récoltes ont pu commencer et alimenter la cantine. Les élèves s’occupent de l’entretien des platebandes, de l’arrosage après avoir extrait l’eau du puits et après l’avoir portée sur plusieurs centaines de mètres jusqu’au périmètre maraîcher.

Durant les deux saisons sèches (de novembre à mars et en juillet/aout), l’arrosage est un gros problème. Le puits est profond de 60 mètres et à plus de 300 mètres du terrain. Les élèves doivent distribuer de l’eau avec des arrosoirs sur la surface totale du terrain.

Armel voudrait disposer d’une citerne où l’on serait pompée en hauteur et qui permettrait pour écoulement d’acheminer le liquide jusqu’au potager.

Cet achat a été rendu possible grâce à l’aide de F@dedd.

Difficultés d'arrosage
Transport de l'eau et potager

Rencontres en Belgique

En avril 2018, Armel a été invité en Belgique dans le cadre de F@dedd.

Rencontres en Belgique

C’est à ce moment là que Armel a rencontré Eric Hagelstein. Eric, comme Armel est instituteur dans une école de Verviers en Belgique. Eric est aussi sculpteur. Avec ses élèves, il réalise lui aussi un jardin potager sur base des principes de la permaculture.

Lors d’un repas chez Eric, ils ont décidé de mettre leurs élèves en contact. Les élèves sont invités à s’écrire les uns les autres, à se poser des questions sur leur mode de vie, leurs familles, la vie à l’école...

Séjour des enseignants sénégalais et béninois en Belgique

Collaboration entre Dahé et Verviers

Plus tard, les élèves d’Eric ont proposé d’envoyer des semences à ceux d’Armel pour y tester la production de nouveaux légumes. Le climat tropical du Bénin où alternent deux saisons sèches et deux saisons de pluies n’est pas celui de la Belgique où les pluies sont abondantes toute l’année mais où il est difficile de cultiver en hiver entre novembre et mars car il y fait trop froid. Ces graines vont-elles s’adapter ?

Cela fera probablement l’objet de nouveaux écrits échanges entre les enfants de Dahé et de Verviers !

Quelques photos de ce beau projet

Les objectifs ont-il été atteints ?

Lors d’une réunion de travail en mai en Belgique, Armel mettait en évidence les opportunités et les faiblesses de son travail :

FORCES - internes

  • Soutien et participation des parents (ils travaillent dans le jardin, même pendant les congés…).
  • Adhésion des villageois.
  • Soutien de la hiérarchie.
  • Beaucoup de place autour de l’école pour développer le potager.

FAIBLESSES - internes

  • La dangerosité du puits, la difficulté d’accéder à l’eau.
  • Infrastructure très rudimentaire (pas d’électricité, très peu de matériel).

OPPORTUNITÉS - externes

  • Soutien d’Eco-Bénin.
  • Partenariat f@dedd.
  • Association des villageois pour faire du tapioca.

MENACES - externes

  • Grèves dans l’enseignement.
  • Instabilité des enseignants.

En février 2019, on peut considérer que les objectifs d’éducation au développement durable sont atteints. Grâce au travail quotidien et par équipes sur le périmètre de culture, les enfants y réalisent de réels apprentissages. Les légumes sont produits, la cantine les reçoit régulièrement et le menu a été diversifié.

Les apprentissages pédagogiques, aussi, sont atteints. Des compétences langagières, mathématiques ou d’éveil sont le résultats du travail quotidien sur le terrain. On pourrait cependant mieux les intégrer dans le travail fait dans la classe. On devrait réfléchir mieux l’articulation entre les programmes scolaires béninois conceptuels et abstraits et le travail concret dans le potager souvent réalisé à côté des moments de travail en classe.

Suites à donner au projet

Se pose maintenant la question de la pérennité de l’action qui a été menée . Ce projet doit s’inscrire dans la durée. Il faudra renforcer l’implication des autres enseignants de la petite école de Dahé. Le potager et son développement pourraient être pris en charge par toute l’équipe éducative. Tandis que l'intégration des compétences pédagogiques acquises sur le terrain pourrait être réalisée dans les autres classes. On sait aussi que les enseignants se voient régulièrement proposer d’autres affectations. Un tel projet ne peut être porté par un seul enseignant.

Autre question : l’accès à l’eau. Le puits est profond, éloigné du terrain. Un citerne a été achetée et est en cours d’installation. Elle doit être remplie manuellement. Une pompe solaire rendrait son remplissage plus commode.

L’amélioration et la fertilisation des terres doit être prise en compte : permaculture, compostage, toilettes sèches… Il y a encore beaucoup de choses à apprendre.

On doit viser l’autonomie par l’auto-production de semences.

Pour cela, il faut poursuivre et les échanges avec les autres projets au Bénin et au Sénégal, promouvoir la collaboration avec Eco-Bénin et l’Aprofes au Sénégal, maintenir les échanges avec Eric Hagelstein et son travail en permaculture à Verviers en Belgique.

Conclusion

Ne pas travailler seul.

Armel mobilise ses élèves et il dispose du soutien des villageois. Grâce à l'expertise d'Eco-Bénin, il a osé se lancer. Les échanges avec des collègues sont essentiels et vont permettre d'aller plus loin dans les apprentissages du projet et son intégration dans les savoirs scolaires définis par le programme des écoles publiques béninoises.